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Nouvelles"

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Recueil Permanent

 

Nouvelles

 

 

Du XIXème siècle aux sombres périodes de l'Après, chroniques de Pénitence au travers de nouvelle tragiques, mélancoliques et fantastiques, de contes noirs et de courts poëmes.

 

 

Découvrez ci-dessous les synopsis de quelques uns d'entre eux, ainsi que la "Lettre d'un Fou" dans son intégralité...

 

D

Lettre d'un fou

Une histoire de folie

"Je déteste l'atmosphère humide et tièdâtre des matins qui précèdent certaines journées de printemps.

Je hais cette odeur qu'elle exhale comme un poison âcre et cruel. Tout cela me rappelle notre mort.""

 

 

Justine

Une histoire douloureuse

"Elle était là, souvent, assise à cet endroit.

A attendre que la nuit tombe, que les vents du soir emportent cette part d’elle qu’elle avait toujours refusé d’être. C’était alors un autre monde, tout en suspens.

Sa présence dégageait cette impression étrange que le monde pouvait se limiter à ce lieu sinistre, et que ce n’était pas si grave.

Il y avait le soleil des fois, certains soirs. Quand le couchant enflammait sa chevelure de mille reflets, j’éprouvais des frissons. C’était comme si les larmes me montaient aux yeux. La voir ici, je trouvais que c’était un gâchis immense."

 

Seras-tu là

Une histoire de vengeance

"Comme le soir tombait, le vent frais se mit à jeter sur le vieux cimetière abandonné une plainte douce et lascive : les feuillages tremblants laissèrent échapper un long murmure, puis aussitôt se turent.

Inquiète de ce soudain silence, Caroline rouvrit ses beaux yeux sur les nuées ténébreuses qui écrasaient l’horizon. Le jour agonisait. Une langueur malsaine aux parfums d’orage avait établi sur le Jardin des Proscrits sa capiteuse emprise, et rien ne semblait plus pouvoir entraver la sinistre marche de la nuit.

La jeune femme éprouva le contact dur et désagréable du marbre tièdâtre sur lequel elle était allongée. Elle glissa gracieusement sur la tombe et, se relevant, sentit une nouvelle fois l’inquiétude et l’appréhension lui déchirer le cœur.

Comme chaque jour depuis plusieurs années, le souvenir de la vieille promesse jeta sur son âme cette pénible chaleur, mêlée d’espoir et de crainte, cette fièvre doucereuse qui l’avait si souvent menée aux frontières de la détresse la plus absolue.""

 

Nous ne serons jamais des anges

Une histoire macabre

"La jeune femme se déroba tendrement à l’étreinte de Huysmans et sortit hors du lit.

Elle se dirigea d’une démarche légère vers la fenêtre, où les nuances subtiles de l’aurore naissante caressaient son corps nu d’un éclat troublant.

Elle resta quelques instants à scruter la nuit blêmissante puis tira les doubles rideaux. A présent, seules les braises mourantes de l’âtre éclairaient faiblement la pièce, pendant que la jeune femme se rhabillait.

« - Mais penses-tu que nous puissions encore vraiment préserver les apparences, poursuivit-elle, je crains que nous ne nous soyons trop affichés ensemble ces derniers jours.

Oh, tu connais mon mari, il deviendrait fou s’il savait. Il nous tuerait sans pitié. C’est une brute, un brigand, un monstre. Oh, comme j’aimerais fuir avec toi, abandonner cette ville de malheur, et renaître loin d’ici.

Tu m’emmèneras hors de cette ville, mon amour ? Tu veux bien me la refaire cette promesse, dis ?

- Oui, Morgane, je te le promets. Ce n’est plus qu’une question de semaines. Avant la fin de l’automne, nous serons loin d’ici et pour toujours ensemble. »"

 

Bistritz

Une histoire charnelle

"Son regard se plongea dans la lumière grise d’une grande salle drapée de tapisseries de velours clair, et se posa immédiatement sur une jeune femme qui, consciencieuse et appliquée, continuait à égrener ses accords funèbres.

Entre la cascade de ses longs cheveux châtains, abandonnés à eux-mêmes sur le nu de ses épaules, se dessinait un visage d’une beauté si troublante qu’Arthur ne put s’empêcher de tressaillir.

Cette beauté d’une absolue perfection esthétique n’eut sans doute pas été si stupéfiante si elle ne s’était trouvée mêlée à l’étrange expression de tristesse et de dépérissement que vient souvent parfaire, comme un ensorcellement mystérieux et irrésistible, le charme vénéneux des très belles femmes."

 

Un dernier baiser dans la tombe

Un conte cruel

" Trois jours avaient passé, le vent avait cessé après la violente tempête qui s’était abattue sur la ville le soir de la mort de William Duroy, mais la pluie continuait irrémédiablement de tomber, en dépit des éphémères éclaircies qui enflammaient de temps à autres par d’aveuglants reflets la ville trempée.

Julie se tenait immobile au milieu de sa famille endeuillée, ses yeux rougis perdus dans un vague néant.

La douleur avait empreint son doux visage d’un masque de souffrance et d’affliction qui lui conférait une grâce désespérée, pure comme les larmes d’un ange, triste comme une aube pluvieuse. Elle incarnait alors toute la beauté de la mélancolie tristesse, toute la noblesse du désespoir auxquels l’avait soumise son amour en l’abandonnant à une vie de deuil et de regret, à des ténèbres de solitude et de douloureux souvenirs. ‘’

 

Nelly

Une histoire de fantôme

"Nelly était une très belle jeune fille, une de ces filles qui distillent partout autour d’elle une aura mystérieuse et même un peu dangereuse.

Dès notre rencontre, je compris que ce ne serait pas facile ; elle avait dans le regard quelque chose de terrible, une sorte de mélange d’indolence, de mépris pour toute chose, et d’insupportable suffisance.

Mais que voulez-vous, elle était très belle, et le jeune homme fougueux que j’étais alors n’en était pas à de si subtiles considérations. Comme moi, elle semblait beaucoup s’ennuyer, et je crois que c’est bien l’unique raison pour laquelle une histoire put naître entre nous.

Je sus dès le départ que nous n’avions aucune chance.

J’avais alors vingt ans de moins, mais je n’étais guère plus séduisant que je ne le suis aujourd’hui. Pour tout dire, j’étais même peut-être encore plus laid.

Je sentais bien que son orgueil se trouvait blessé, qu’elle ne se satisfaisait pas intérieurement d’une telle relation.

Il est vrai que ce ne devait pas être évident pour elle ; j’observais souvent le regard des autres quand nous nous promenions en ville, je me souviens encore de leur regard étonné quand ils nous voyaient passer ensemble dans la rue, quand elle daignait bien me donner la main.

Ils devaient voir cette belle et fière jeune fille, traînant derrière elle le grand échalas que j’étais. Je m’imagine en train de la suivre comme un petit chien, avec mes grandes dents et mon air un peu vaniteux...

Oui, la scène devait être bien pitoyable... "

 

La Solitude des Ombres

Une histoire de trahison

"Il ne s'était même pas rendu compte que la nuit était tombée.

La lueur ambrée des réverbères luttait péniblement avec l’obscurité grandissante des lieux ; à travers elle, les gouttes de pluie resplendissaient dans la fulgurance de leur chute. Au loin résonnaient plus que jamais les échos de la liesse populaire.

Michel fixait impassiblement le ciel noir, qui l’écrasait par sa sombre et immuable vacuité et faisait de son corps une masse lourde de chair tiède et déliquescente.

A nouveau il ressentit le contact désagréable des fleurs flétries dans ses mains. Obéissant à un élan irréfléchi, il lança maladroitement le bouquet de roses, qui s’éparpilla devant lui, sur les pavés humides.

Quelques secondes, ou peut-être quelques minutes plus tard, telle une apparition funèbre, une ombre sortit discrètement du bâtiment qui faisait face à Michel, et approcha dans sa direction. "

 

Ce qu'il en reste

Une histoire de manque

"Dans la confusion et la détresse des derniers jours, il ne cesse de penser à elle.

Elle est devenue une obsession, une pensée lancinante et persistante dans son esprit affaibli, qui seule le ramène à ce qu’il était.

Il aura fallu tous ces événements funestes pour que son souvenir ainsi renaisse, si pur, si lumineux au sein des ténèbres environnantes.

Il l’imagine en danger, menacée par les créatures avides de sa chair délicate. Il ne veut pas leur abandonner cette fille qu’il a tant aimée.

La peur, le désespoir infini. Malgré tout, le désir, ce qu’il reste de l’amour.

Il observe le simulacre d’aube à l’orient, qui transperce à peine les nuées épaisses et fuligineuses. Il ne dispose que de quelques heures pour entreprendre ce long périple qui le mènera jusqu’à elle.

Jamais, depuis des semaines, il n’avait entrepris une si longue marche, jamais il n’en avait eu le courage."

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